vendredi 8 juin 2007

Le rêve du "Dubaï du Maghreb"



· Des banques envisagent de délocaliser leur QG à Rabat

· Des projets d’investissement de grande envergure




La montée en puissance de Rabat sur le plan économique est indéniable. Avec les grands projets en cours de réalisation et les perspectives de développement, l’ambition de la capitale de devenir le «Dubaï du Maghreb», pour reprendre l’expression de Hassan Amrani, wali de la région. D’ailleurs, Rabat est appelée à devenir une place financière plus importante. Plusieurs institutions financières étudient la possibilité de délocaliser leur siège à Rabat. Si elles concrétisaient leur projet, la capitale se placerait ainsi en un challenger crédible face à l’«hégémonisme» de Casablanca, première capitale financière du Royaume, suivie de la région du Nord.Le Crédit Agricole du Maroc est déjà installé sur place. La Banque mondiale, la BEI, la BAD et la BEI y sont présentes.Des opérateurs, notamment dans la téléphonie fixe sont en train de suivre le mouvement. Cet engouement pour Rabat s’explique par les marchés que génère l’Administration et ses démembrements. Mais aussi par le volume des investissements mobilisés pour la réalisation des différents grands projets de la capitale. Plus de 50 milliards de DH sont sur la table. Pour le wali de la région, Hassan Amrani, les investissements en cours sont le fruit des visites royales dans les pays du Golfe.En tout cas, en tête de ces projets, l’aménagement de la vallée de Bouregreg (voir en pages XXVI et XXVII), qui devra restituer à l’estuaire sa vocation première et consacrer l’ouverture océanique de la capitale. Hassan Amrani cite également le projet du tramway qui reliera Rabat à Salé avant de s’étendre par la suite à Témara. Le transport effectif par tramway entre ces deux villes se fera à partir de février 2010, prédit le premier responsable de la région. L’appel d’offres pour l’acquisition du matériel a été lancé et l’ouverture des plis est programmée pour fin juillet. Les travaux de déviation des réseaux d’électricité, d’eau et d’assainissement ont démarré depuis plus de deux mois, à l’initiative de l’Agence d’aménagement du Bouregreg. Avec le réaménagement de sa corniche, Rabat ne tournera plus le dos à l’océan. La réalisation du projet Saphira, confiée au groupe Emirat Emaar, nécessite 13,3 milliards de DH. Les travaux démarrent dans un mois. Ce n’est qu’une première phase du plan de valorisation et de développement du littoral de 13 km, pour plus de 30 milliards de DH, rappelle le wali. Le projet comporte la construction d’hôtels, des résidences touristiques, des commerces, des bâtiments à usage de bureaux ainsi que toutes les infrastructures d’animation destinés à mettre fin au cloisonnement existant aujourd’hui entre le front de mer et les quartiers avoisinant ayant une histoire. Pour le wali, l’essentiel est de voir se développer autour de cette zone des activités nouvelles qui confortent davantage la dimension de modernité de la capitale tout en sauvegardant son caractère culturel et historique.Autre projet en cours, la technopole située sur un terrain d’une centaine d’hectares près de la rocade urbaine de Rabat. Elle est destinée à accueillir les activités liées à la recherche-développement et la commercialisation de produits nouveaux pour lesquels le Maroc est à l’avant-garde par rapport à d’autres pays, grâce aux ressources humaines existantes. D’autres groupes privés ont initié des projets. C’est le cas d’Addoha, qui aménage la plage des Nations à Salé. Le même groupe prépare la création d’un pôle touristico-immobilier de 50 ha, situé sur le site de l’actuel zoo. Ce pôle est destiné à doter le quartier Ryad de zones d’animation hôtelière, commerciale et de services de haut niveau qui font actuellement défaut.Le «nouveau» zoo sera aménagé à proximité du complexe sportif Moulay Abdallah, dotant ainsi cette région d’un ensemble d’animations sportives et ludiques de premier plan. Une société anonyme appartenant à l’Etat, chargée de son aménagement, vient d’être créée. Mais la gestion sera assurée par un opérateur privé. Les travaux devront démarrer au cours du dernier trimestre de cette année. Le zoo devra permettre à la fois le développement du patrimoine animalier et des activités ludiques et de loisirs. L’emplacement du futur zoo à côté du complexe Moulay-Abdallah a été étudié de sorte qu’il soit desservi par la voie ferrée. Actuellement, le zoo de Rabat abrite une faune riche qui compte 140 fauves et 2.500 animaux et espèces d’oiseaux. Tous ces projets bénéficient du soutien de l’Etat, insiste Hassan Amrani. «Les autorités régionales ont reçu mandat de faciliter les procédures et de garantir la bonne marche des opérations», rappelle Hassan Amrani.

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