dimanche 26 août 2007

Maroc : des élections, pour quoi faire ?



Est-il vraiment utile de voter sous un régime de monarchie exécutive, où les élus n’ont qu’une marge de manœuvre symbolique ? C’est, entre autres, la question qu’a posée le débat organisé par la Fondation Friedrich Ebert.
“Je n’irai pas voter. Pour élire un gouvernement stérile, je n’en vois pas l’utilité”, s’indigne Aziz, un des nombreux internautes qui ont répondu à la question posée par le site web
www.maroc-elections.com, au sujet de l’utilité du vote dans une monarchie exécutive. Les résultats de ce sondage, qui a reçu plus de 41 000 réponses, ont été exposés la semaine dernière aux partis dans le cadre de deux panels, organisés par la Fondation Fredrich Ebert et le journaliste Driss Ksikes.
Les invités étaient appelés à répondre à plusieurs questions, dont l’utilité des élections, le pouvoir des partis, leur identité, les alliances... En face d’eux, des représentants de la société civile, appelés à mettre les politiciens devant leurs contradictions et à ramener les plus démagogues d’entre eux vers un discours plus terre-à-terre.
La première question, concernant les pouvoirs du roi, a définitivement déchaîné les passions du côté des internautes sondés, donnant lieu à plus d’une centaine de commentaires, entre défenseurs et opposants de la monarchie exécutive, et ceux qui prônent un juste milieu.
Pour autant, les positions ne sont pas si tranchées. “Les réponses sont assez mitigées. Elles peuvent être classées en catégories, mais certainement pas en fonction des pour et des contre”, insistent les concepteurs du site.
L’étendue des pouvoirs royaux a ainsi de nombreux détracteurs, comme cet internaute qui pense “qu’aujourd’hui au Maroc, on n’a d’autre choix que d’applaudir les initiatives du roi, même si on n’est pas d’accord (…), ce qui est une insulte à l’intelligence du citoyen marocain”. Walid renchérit : “Le drame du Makhzen, c’est qu’il ne peut prétendre à aucune légitimité démocratique (…). En plus, il est aussi généreux avec ses serviteurs zélés que terriblement rancunier avec ses opposants et supposés ennemis. Je voudrais que l’on m’explique le sens des élections dans un tel régime”.
Mais la monarchie exécutive a aussi “ses défenseurs”, à l’image de Souhaïl : “Entre mon roi et moi existe un lien sacré, la Bey’a. Via ce contrat, je désigne le roi comme étant mon seul représentant, législatif, judiciaire et exécutif et je suis contre toute réforme constitutionnelle qui vise la limitation de ses pouvoirs”.
Le juste milieu ? Il est prôné par les “ni soumis ni rebelles”, comme cet internaute qui pense que “la monarchie constitue un tout petit frein. J’irai voter pour essayer de mettre les bonnes personnes au bon endroit”.
Jamais sans le roi !Qu’en pensent les politiciens ? Sont-ils gênés ou confortés par cette institution royale qui agit de façon transversale, en raison des larges pouvoirs que lui concède l’article 19 de la Constitution marocaine ? Cette question taboue n’aura pas, on s’en doute, de réponses “inédites”. Mais elle a eu quand même le mérite de pousser les conférenciers au bout de leur logique. À quoi sert le vote, si c’est le roi qui règne et gouverne en maître absolu ? “Il n’y a aucune contradiction entre la monarchie et les partis politiques. Tous les deux doivent avoir un rôle exécutif”, souligne Adnane Benchekroun, du Parti de l’Istiqlal, aussitôt repris par Mohamed Sassi, du PSU : “Vous défendez un système paternaliste du pouvoir”. Pour ce dernier, cet ancrage aveugle à la monarchie n’a pas de sens. “Et si demain le roi vous soumet un projet de révision de ses propres pouvoirs, allez-vous vous y opposer, parce que vous tenez tant à ce qu’il les garde ?”, adresse-t-il à l’Istiqlalien sur le ton de la provocation. Éclats de rire dans l’assistance.
Mais ce qui est important à souligner, c’est que la question des pouvoirs du roi a permis de mettre en exergue les rapprochements idéologiques entre les partis. Le PJD (représenté par Mustapha Khalfi) et l’Istiqlal s’entendent sur le rôle central de la monarchie qui, à leurs yeux, ne peut pas se contenter d’un rôle de figurant, vu son rôle social et religieux. Une position somme toute classique, venant de deux partis conservateurs.
Pour l’USFP, la question est plus délicate, vu son passé révolutionnaire. Khalid El Hariry, porte-parole socialiste du jour, avance qu’il faudrait commencer par réformer l’existant pour arriver à “un premier ministre issu de la majorité, un gouvernement cohérent et un Parlement efficace”. L’élargissement du champ d’action gouvernemental pourrait, dans l’esprit des socialistes (qui ne le disent pas ouvertement), réduire les prérogatives royales. “Mais le roi reste quand même un acteur incontournable”, estime El Hariry.
Les élus ? De simples assistants Représentant la gauche non-gouvernementale, Mohamed Sassi se montre aussi peu “diplomate” que catégorique : “Il n’y a pas de démocratie avec une monarchie exécutive”. Sassi est d’accord sur la théorie de l’amélioration de l’existant prônée par l’USFP, mais il ne se fait pas d’illusion. Sa lecture de l’histoire de la participation des partis de gauche au pouvoir le conduit à affirmer que le pouvoir se concentre davantage dans les mains du roi au lieu d’aller vers le parlementarisme. “La gauche a voulu participer au pouvoir pour le changer de l’intérieur. Mais les choses se sont passées autrement. Les élections ne servent qu’à offrir des assistants à l’institution royale”, dit-il.
Au final, le champ politique donne une image pour le moins hétérogène. “Entre la monarchie qui se donne les pleins droits sous prétexte que le Maroc est en transition, les partis politiques qui dénoncent discrètement l’empiétement du roi sur leurs plates-bandes et le citoyen lambda qui démissionne car il ne se retrouve pas dans ce système confus, nous sommes simplement dans un cercle vicieux”, constate Abdelali Benamor d’Alternatives, guère convaincu par les explications des politiciens invités.
L’écrivain Driss Jaydane Chraïbi a préféré poser la question du point de vue du citoyen lambda. “Quand on est marocain, vers qui peut-on se tourner ?”. La réponse est sans équivoque : “Dans l’esprit des citoyens, explique l’écrivain, Mohammed VI donne l’image du chef providentiel, qui amène le changement et qui décide dans des volets concrets de la vie de tous les jours, contrairement aux politiques”. Le piège est que “si on affirme que les partis ne sont pas qualifiés, on accepte automatiquement le pouvoir absolu de la monarchie”, dixit un internaute. Retour à la case départ.

lundi 20 août 2007

... شتنبر7 :بدء إيداع الترشيحات

فضلت مجموعة من المرشحين بمختلف أقاليم وعمالات المملكة المبيت في العراء بجوار مقرات العمالات لحجز الصفوف الأولى ضمن قوائم إيداع الترشيحات، كما قامت مجموعة من المرشحين بجلب مجموعة من الشبان كأرانب سباق لحجز المراتب الأولى عند فتح باب العمالة الخارجي، واقتنى المرشحون لهذه الليلة الساهرة مجموعة من الأغطية والأفرشة تتناوب عليها وعلى طابور المقدمة هذه الأرانب كما عرفت العملية في بعض الأقاليم حالات تدافع وسب وشتم بين المتزاحمين على الصفوف منذ مساء أول أمس والساعات الأولى من صبيحة أمس. فبجهة تادلة أزيلال فضلت مجموعة من المرشحين لانتخابات السابع من شتنبر القادم قضاء ليلة الخميس/ الجمعة أمام مقر الولاية، من أجل الحصول على المرتبة الأولى ضمن لائحة الرموز المعتمدة للتصويت. وقال مصدر من عين المكان إن أولى طلائع الملتحقين إبتدأت منذ الساعة الأولى من ليلة أول أمس، وكان البعض منهم جلبوا أفرشتهم لقضاء هذه الليلة "العصيبة"، وعلم كذلك أن أغلب المرشحين الآخرين تقاطروا على مقر الولاية منذ الثالثة صباحا، وقدر أحد الحاضرين أن 20 وكيل لائحة كانوا داخل الولاية عند الثامنة والنصف صباحا، لحظة بدء عملية إيداع الملفات، وشبه الحاضرون العملية وما واكبها من جري وتدافع وتلاسن بالعملية الخاصة بالحصول على التأشيرة بسفارة إيطاليا أو إسبانيا بالبيضاء، وأشارت المصادر ذاتها أن من بين الأحزاب الأولى التي حضرت إلى مقر الولاية ، العدالة والتنمية والاستقلال والاتحاد الاشتراكي وإتحاد الحركات والحزب الوطني الديمقراطي. وبمراكش أحضر بعض المرشحين مجموعة من الشبان كأرانب سباق للسباق نحو مكتب التسجيل الذي يبعد عن البوابة الخارجية ب 140 مترا وقد تمكن «أرنب» اليسار الموحد من الوصول «في المقدمة»، إلا أن ملفه رفض لعدم اكتماله ليحل محله سائق «وأرنب» امحمد الخليفة «الذهبي» الذي أثار سلوكه الجميع بخلعه نعليه قرب البوابة الخارجية فاستطاع اللحاق باليسار الموحد وانتزاع المرتبة الأولى منه. وبالرباط تمكن الأمين العام للحزب العمالي من الظفر برأس لائحة إيداع الترشيحات بفضل الخطة المحكمة التي سلكها، وهي حجز طابور المقدمة منذ يوم الخميس الماضي مع التناوب عليه من طرف أنصاره. وجاء إدريس لشكر عن الاتحاد الإشتراكي في المرتبة الثانية مع أنه حل منذ منتصف ليلة الخميس لباب عمالة الرباط شالة. وبالخميسات بدائرة الرماني قضى وكيل لائحة حزب التقدم والإشتراكية ليلة بيضاء، محكما قبضته على المقدمة وفي الساعة الثالثة صباحا تقاطرت أحزاب أخرى على الصف وتوصل الساهرون لتنظيم العملية بتسجيل أنفسهم في لائحة فور وصولهم، ولم يخرق العرف إلا مرشح حزب العهد الذي اندفع في محاولة للهيمنة على الصفوف الأولى، فتم إرجاعه بالقوة للمرتبة التي يستحق. وفي علاقة بالموضوع ذاته حج لمقر عمالة سطات أزيد من 20 وكيل لائحة، لكن لا أحد منهم تمكن من وضع ملف ترشيحه بسبب الاكتظاظ وحالات التدافع فيما بينهم، التي أدت لسقوط بعضهم على بعض قرب باب العمالة وحالات الهيجان والاندفاع التي كانوا عليها. وبمدينة الدار البيضاء استطاع الإبراهيمي عن الاتحاد الإشتراكي أن يحل في المقدمة إلى جانب ياسمينة بادو عن حزب الاستقلال، لكن رفض ملفه نظرا لعدم إكماله الوثائق المطلوبة، فاحتلت بادو مكانه، وأثار رفض ملفه غضبه، واحتج على القرار لمدة أربعين دقيقة، ولما باءت محاولاته بالفشل اضطر للذهاب.وبعد إستكمال ملفه احتل المرتبة العاشرة. وبشيشاوة ذكرت مصادر من عين المكان أن عامل الإقليم قام بطرد قيدوم البرلمانيين اعمارة لعمار الذي حاول استغلال نفوذه فدخل من الباب الخلفي في محاولة لانفراده بقائمة اللائحة، وقد استطاع عبد الحق موقس وكيل لائحة حزب الاستقلال من تصدر اللائحة
الاحداث المغربية

samedi 18 août 2007

7 شتنبر


الحسن الثاني يرفض مقترح الحكم الذاتي في الصحراء





كشفت وثيقة صادرة عن جهاز المخابرات الأمريكية, رفع عنها مؤخرا طابع السرية,أن الرئيس الجزائري السابق الشادلي بن جديد كان قد اقترح على الملك الحسن الثاني,حلا بخصوص قضية الصحراء تنص على إدارة الصحراويين للشؤون الداخلية فيما تبقى أعمال السيادة للملك.
إلا أن الحسن الثاني رفض العرض الجزائري مخافة انتقال سيادة الإقليم إلى عدوه اللذوذ في المنطقة الجزائر

vendredi 17 août 2007

L’affaire de proxénétisme de Rabat fait tomber de hauts cadres de la DGSN

Une grosse affaire de drogue et de proxénétisme a éclaté ces derniers jours à Rabat. Un scandale qui commence à faire tomber de hauts cadres de la DGSN.

L'affaire rappelle curieusement l'histoire de "Madame Claude", célèbre maquerelle qui fournissait de très jolies filles aux personnalités du monde politique et des affaires pour satisfaire leurs fantasmes sexuels dans la plus grande discrétion. Le nom de "Madame Claude", qui a fait l'objet de films et de romans infinis, est resté lié à l'univers glauque du proxénétisme, du trafic de drogue, des passe-droits et des liaisons douteuses avec de hauts responsables.On se retrouve avec le même schéma ou presque dans l'affaire qui secoue Rabat depuis quelques jours. Au centre de cette affaire, une dame qui n'est autre que la fille d'un ancien ministre. Elle est accusée d’être à la tête du réseau démantelé. Maria de son nom, s'est déjà illustrée en 2003 par un forfait qui a failli coûter la vie à un agent de la circulation.
En effet, cet agent, une femme policier, voulait l'arrêter pour avoir commis une contravention mais a failli passer sous la roue de la "dame de fer" qui, comme si cela n'avait pas suffi, était descendue de sa voiture pour infliger à l'agent une véritable "correction" (une gifle !). Quatre ans plus tard, le nom de cette même dame est cité dans une affaire qui commence à faire tomber de hauts responsables de la police à Rabat.Soupçonnée de diriger un réseau de "prostitution qualifiée" dans la capitale, d'écouler de la cocaïne au profit de ses "clients", marocains et non marocains, dont de grandes personnalités de la politique et du milieu des affaires, Maria Benjelloun aurait bénéficié de la "protection" de hauts gradés des services de la sécurité, dont notamment le préfet de police de Rabat, Mustapha Moufid, et du directeur des ressources humaines Abdelaziz Samel.
Des accusations qui font l’objet d’une enquête judiciaire. Une enquête qui a pour but de déterminer la nature des relations que des cadres de la police entretenaient avec la principale accusée. C’est ce qui a poussé la DGSN à prendre la décision de suspendre le préfet de la capitale de ses fonctions jusqu’à la fin de l’enquête judiciaire. Une mesure normale dans ce genre d’affaires.Des instructions ont été données par le directeur général de la Sûreté nationale de la DGSN, Charki Draïss, pour procéder à une enquête administrative interne afin de recenser tous les cas des éléments de la police nationale que la "dame de fer" aurait fait transférer pour pouvoir se livrer à ses présumées activités délictuelles en toute liberté et impunité.
Une bonne quantité de de cocaïne aurait d'ailleurs été saisie au domicile de celle qui a été à l’origine de l’éclatement du scandale, une ceratine Loubna « Chinouiya ».Maria Benjelloun, qui se trouve actuellement à la prison civile de Salé, a été arrêtée au lendemain de "révélations" faites aux services de sécurité par « Chinouiya » qui est accusée d’être la gérante de tout le circuit de proxénétisme à Rabat.Elle aurait eu la charge d'amener les "clients" étrangers dans une villa située dans le quartier "Ryad" à Rabat, dont de grandes personnalités des affaires en provenance des pays du Golfe. Elle aurait également été derrière un réseau de prostitution qui opérait aux Emirats arabes unis. À ce propos, une enquête serait en cours pour faire la lumière sur la dimension internationale du réseau démanyelé.
Mardi dernier, les services de sécurité ont procédé à l'arrestation d'un deuxième complice de la dame en question, tandis qu'une confrontation entre l'accusée principale et deux autres filles arrêtées dans la villa de Hay Ryad, en possession de photographies de personnalités prises dans des positions jugées compromettantes. En ce qui concerne le préfet de police, il aurait jusqu'ici été entendu à quatre reprises au sujet des "mutations forcées" infligées à des policiers dont le "délit" aurait été de vouloir simplement accomplir leur devoir professionnel.Dans ce sens, des sources policières relèvent que le mouvement des "mutations disciplinaires" avait augmenté de manière notoire durant les derniers mois de mars à juillet. L'enquête en cours risque de faire tomber d'autres "têtes" qui auraient trempé dans l'affaire dite de "la dame de fer", à qui certains milieux voudraient prêter des "problèmes psychiques" pour la tirer d'affaires, évoquant, à l'appui de cette thèse, ses voyages répétitifs aux Etats-Unis pour "se faire soigner".
La saga de Madame ClaudeDans les annales des femmes « puissances » qui ont fait tomber des têtes, celle de Mme Claude fait partie des histoires qui ont défrayé la chronique mondiale. L'histoire vraie de Madame Claude et de son réseau de jeunes filles a inspiré auteurs et des cinéastes. De son vrai nom Fernande Grudet, cette Française était, dans les années 1960-1970, patronne d'un réseau de call-girls qui dévoilent leurs talents pour de hauts dignitaires et fonctionnaires du gouvernement.Élevée chez les sœurs d’Angers dans le Maine-et-Loire, Mme Claude a mené une vie où la chasteté est un mot qui n’existe pas. C’est à Paris qu’elle a créé le premier noyau de son réseau de prostitution de luxe.
De grosses pointures, du monde politique et des affaires, ont sollicité ses services taillés sur mesure. La liste de clientèle comprendrait le président américain John F. Kennedy, le neveu du roi Farouk, des célébrités du grand banditisme et même des membres de l'administration policière assurant sa propre protection.En 1976, Mme Claude quitte la capitale française pour s’établir aux Etats-Unis, fuyant ainsi des accusations judiciaires sur son réseau. Dans les années 1980, elle revient pour en créer un autre, encore plus développé, avant de finir dans les geôles de Fleury-Mérogis, en 1992, pour proxénétisme. La chute de l’empire de Madame Claude a entraîné avec elle des personnalités dans divers domaines. En tombant, la proxénète avait ouvert la boîte de Pandore.

M’Hamed Hamrouch Source : Aujourd'hui le Maroc

dimanche 12 août 2007

الممارسة الانتخابية بالمغرب

شهدت رحاب كلية الحقوق بفاس بتاريخ 25 يوليوز 2007 مناقشة أطروحة لنيل دكتوراه الدولة في القانون العام حول موضوع الممارسة الانتخابية بالمغرب تقدم بها الأستاذ التهامي بن احدش، أستاذ بنفس الكلية. وقد كانت لجنة المناقشة تتكون من الأستاذة رقية المصدق رئيسة ومشرفة، و الأساتذة عسو منصور وعبد الرحمان بني يحيى ومحمد الأعرج. وبعد المناقشة والمداولة، منحت اللجنة للأستاذ التهامي بن احدش لقب دكتور دولة في الحقوق مع تهنئة خاصة من طرف اللجنة وتوصية بالنشر
أود أن أبدأ بالقول أنه أصبح من تحصيل الحاصل التأكيد على أن لحظة الانتخابات تشكل حدثا من أهم الأحداث في الحياة السياسية في الدول الديمقراطية. ذلك أنه بعد أن عاشت مختلف المجتمعات الإنسانية عهودا طويلة من الصراعات بين الأشخاص والمجموعات إما بحكم تعارض المصالح أو اختلاف الأهداف حول مستقبل الجماعة أو حول السيادة داخل الجماعة، ستهتدي إلى وسيلة لتدبير الصراعات بطريقة سلمية. هكذا ستعوض صناديق الاقتراع تدريجيا لغة الأسلحة، والمعارك الانتخابية الثورات العنيفة في الدول الغربية أولا، قبل أن تنتقل هذه الوسيلة الحضارية لتدبير الصراع إلى عدد من الدول في مختلف القارات. وستصبح الاستشارات الشعبية عبر انتخابات منتظمة وحرة وشفافة مصدر المشروعية للحاكمين، حيث لا يمكن أن تتأسس سلطة سياسية إلا عن طريق الانتخابات باعتبار أن مركز السلطة مرتبط بنتائج هذه الانتخابات. وبالرغم من انتقال نظام الاقتراع كأساس لمشروعية السلطة والضامن الأساسي لقيام ديمقراطية حقيقية إلى عدد من الدول التي تنتمي للعالم الثالث، فمن الملاحظ أن هذا المفهوم سيجد بعض الصعوبات في اعتماده من طرف معظم هذه الدول رغم إعلان أنظمتها اعتماد الديمقراطية. ذلك أن العديد من أنظمة هذه الدول لا تقبل بالاختلاف والمنافسة على السلطة واحتمال أن تصبح الأقلية أغلبية، بل وحينما تقوم بتنظيم انتخابات فإن ذلك يتم بعد أن تكون قد هيأت الشروط الضرورية لإفراغ العملية الانتخابية من محتواها. وبصرف النظر عن الاختلافات بين هذه الدول، فإن المغرب الذي يشكل جزءا منها سيكون من بين الدول التي ستعرف بشكل محتشم تطبيق نظام الاقتراع خلال عهد الحماية كما سيكون من الدول القليلة التي ستأخذ بعد الاستقلال بنظام التعددية الحزبية التي تجد تعبيرها في انتخابات حرة ونزيهة. غير أن من الملاحظ أنه، وبالرغم من إجماع النخبة السياسية المغربية على مبدأ الانتخاب كوسيلة لقياس تمثيلية القوى السياسية، فإن الممارسة الانتخابية لم تكن في معظم الحالات مطابقة لإعلانات الحاكمين ولا تتوفر فيها مواصفات وشروط الانتخابات الديمقراطية. لقد كان التساؤل حول الأسباب التي كانت وراء تعثر العملية الانتخابية بالمغرب والاختلالات التي تعرفها العملية بالرغم من التأكيد على النزاهة والمصداقية من أعلى سلطة في البلاد بشكل علني و رسمي ومتكرر، والسلوكات اللاعقلانية لبعض أطراف العملية الانتخابية والمواقف المتناقضة أحيانا لمكونات الحركة الوطنية من الأسباب التي جعلتنا نفكر في اختيار هذا الموضوع أي موضوع الممارسة الانتخابية بالمغرب، الذي نعتقد أننا لسنا في حاجة إلى التأكيد على أهميته لما أصبح يشكله من راهنية في الحياة السياسية بالمغرب ولارتباطه بالتطورات السياسية التي عرفها منذ الاستقلال وتأثيره على العلاقات بين القوى السياسية التي تكون المشهد السياسي والحزبي بالمغرب. وحتى نرسم أمامكم السيدة والسادة أعضاء اللجنة الصورة التي تكونت لنا من استقراء فاحص للممارسة الانتخابية التي تهيمن عليها منذ الاستقلال الاختلالات والتعترات. هذا الاستقراء الذي يبين الاعتبارات المنهجية التي شكلت أساس هذا البحث، فإننا نود أن نثير الانتباه إلى أننا استبعدنا مسألتين: استبعدنا أولا إعتماد منهجية تقوم على رصد هذه الممارسة من خلال التحليل الكرونولوجي رغم أن هذا التحليل ليس غائبا تماما ولكننا وظفناه في سياق المنهجية التي اعتمدناها والتي سنعرضها على أنظاركم بعد قليل المسألة الثانية التي استبعدناها هي المتمثلة في رصد التطورات السياسية التي عرفها المغرب منذ الاستقلال انطلاقا من أطروحة التوافق، لأن هذه الأطروحة تم توظيفها في جل الأحيان بالطريقة التي تلغي من التطورات السياسية عنصرا أساسيا أعطى لهذه التطورات ديناميكية وحركية، بحيث بدا لنا أنه لا يمكن تجاوزه في تحليل الممارسة الانتخابية. إن هذا العنصر هو الصراع حول السلطة السياسية بين الأطراف السياسية المتمثلة في الملكية و أحزاب الحركة الوطنية، صراع يتراوح بين المحافظة على السلطة السياسية أو المشاركة فيها أو الاستيلاء عليها، و هو أيضا صراع، نذكر بأنه لم يكن يلغي من ثناياه الصراع من أجل إلغاء الآخر والقضاء عليه. إن هذا الصراع حول السلطة السياسية الذي اعتمدناه يزدوج بعنصر آخر أساسي ظل يهيمن على الحياة السياسية ويشكل الوجه الآخر للصراع حول السلطة السياسية. إنه صراع الشرعية والمشروعية، وبعبارة أخرى صراع حول مشروعية السلطة القائمة وصراع حول الشرعية الديمقراطية والدستورية والذي نؤكد مرة أخرى أنه يشكل الوجه الآخر للصراع حول السلطة السياسية. إن هذا الصراع هو الذي يفسر لنا أولا تعليق الممارسة الانتخابية بعد الاستقلال ويفسر لنا ثانيا كيف أن هذه الممارسة الانتخابية لم تكن لتستقر لولا تراجع التطلع إلى الاستيلاء على السلطة السياسية وتقدم الالتفاف حول تحديد قواعد الشرعية الدستورية والديمقراطية بهدف المشاركة فيها عن طريق إعادة النظر في تنظيم السلط والعلاقات بينها، و الذي بدأ يترسخ منذ النصف الثاني من السبعينات. ومع ذلك، فهذه العناصر لا تشكل الإ جزءا من الصورة التي تكونت لدينا باستقراء الممارسة السياسية لأن تطور الصراع حول السلطة السياسية واستقرارها حول صراع الشرعية من اجل المشاركة في هذه السلطة لم يغير من معالم الممارسة الانتخابية، التي بالرغم من كل هذه التحولات ظلت تخضع لثوابت هيمنت على ممارسة الفاعلين الأساسيين فيها.و قد تمثلت هذه الثوابت في ضغط الاستمرارية وحدود التجديد: ضغط الاستمرارية الذي يهم الفاعل الأساسي المتمثل في الملكية، وحدود التجديد التي تهم الفاعل الأساسي الآخر المتمثل في أحزاب الحركة الوطنية. وقد تبين لنا كيف أن هذه الثوابت لا تلغي الصراع حول السلطة السياسية وحول الشرعية والمشروعية. بالعكس إنها تؤكده. إن هذا الصراع حول السلطة السياسية الذي ينطوي على الصراع حول الشرعية والمشروعية وظفناه بالطريقة التي أعطتنا القسمين الأساسيين اللذين تتوزع عليهما هذه الأطروحة. يتعلق الأمر بالقسم الأول المتمثل في استمرار تحكم الملكية في العملية الانتخابية بالرغم من تراجع الصراع حول المشروعية، وهذا ما يشكل في نظرنا ضغط الاستمرارية. أما القسم الثاني الذي يمثل حدود التجديد فيتمثل في استمرار تهميش أحزاب الحركة الوطنية بالرغم من استقرار التنازع حول تحديد قواعد الشرعية الدستورية والديمقراطية. ومع ذلك فإن الصورة التي رسمناها عند استقرائنا للممارسة الانتخابية لن تكتمل الا بعد أن نبين الأجزاء التي يتوزع عليها كل قسم من الأطروحة. إن هذه الأجزاء بالقدر الذي تمثل عناصر مستقلة لكل قسم على حدة بالقدر الذي تشكل عناصر التقاطع بين القسم الأول وبين القسم الثاني. إن هذا التقاطع يأتي من أن أجزاء كل قسم، مهما كانت مستقلة عن أجزاء القسم الآخر فإنها تتقاطع وتتماثل معها. فهي في كل قسم أولا قانونية وثانيا سياسية وثالثا إجرائية. ففي القسم الأول الذي يهيمن عليه ضغط الاستمرارية المتمثلة في استمرار تحكم الملكية في العملية الانتخابية بالرغم من تراجع الصراع حول المشروعية، نجد الناحية القانونية المتمثلة في هيمنة الملكية على الإطار الدستوري والانتخابي وهذا هو الذي شكل موضوع الفصل الأول، والجانب السياسي المتمثل في تحكم الملكية في الحقل الحزبي وهذا ما شكل موضوع الفصل الثاني، والناحية الإجرائية المتمثلة في احتكار المؤسسة الملكية للقرار في مسار العملية الانتخابية وهذا هو موضوع الفصل الثالث. أما القسم الثاني المتمثل في حدود التجديد الذي يقوم على استمرار تهميش أحزاب الحركة الوطنية بالرغم من استقرار التنازع حول تحديد قواعد الشرعية، فقد تمثل من الناحية القانونية في الانخراط المحدود لأحزاب الحركة الوطنية في مسار تحديد قواعد الممارسة الانتخابية وهذا ما شكل موضوع الفصل الأول، ومن الناحية السياسية في محدودية المحاولات الوحدوية كتعبير عن مقاومة سياسة التهميش، وهذا هو موضوع الفصل الثاني. أما الجانب الاجرائي فقد تمثل في محدودية مشاركة أحزاب الحركة الوطنية في المؤسسات المرتبطة بالعملية الانتخابية وهذا هو الذي شكل موضوع الفصل الثالث. تلكم كانت السيدة والسادة الأساتذة أعضاء اللجنة المنهجية التي اعتمدناها في تحليل العناصر الاساسية لهذا البحث التي خلصت فيها إلى أنه رغم المجهود الذي بذل في السنوات الأخيرة من أجل تحديث القوانين الانتخابية، وبالرغم كذلك من التطورات النوعية التي حصلت في الحقل الانتخابي لضمان حد أدنى من النـزاهة والشفافية ووقف بعض الممارسات التي تسيىء إلى العملية الانتخابية، فإن هذه القوانين لم تنجح كلية في وضع حد لكل تلك الممارسات. لقد كان من المؤمل أن يؤدي تغيير نمط الاقتراع منذ 2002 من الاقتراع الأحادي الإسمي في دورة واحدة إلى الاقتراع باللائحة والتمثيل النسبي إلى المساعدة في تجديد النخب الحزبية وإعطاء الفرصة للأطر الكفؤة والنظيفة لتحسين أداء المؤسسات المنتخبة على المستوى المحلي والوطني، لكن يجب الاعتراف بأن ما حدث هو عكس ذلك، حيث أصبح عنصر الإمكانيات المالية والقدرة على التناور والتحايل داخل الأحزاب ومع باقي الأحزاب وجماعات الضغط هو المحدد لمنح التزكية والفوز بالمقعد بدل عنصر الكفاءة والفعالية. لذلك يجب التفكير في نظام جديد يحد من اللجوء إلى التحالفات والتحالفات المضادة المشبوهة وغير الفاعلة ويحدد مسؤوليات الأحزاب وممثليها في الهيآت المنتخبة عن تدبيرهم للشأن العمومي أمام الرأي العام والناخبين والسلطات الإدارية والقضائية. إن هذه الدراسة التي واجهتنا فيها صعوبات على مستويات متعددة يأتي على رأسها وعلى الأخص مستوى الوثائق وطريقة الاستفادة منها وعلى مستوى تحديد المنهجية التي حاولنا قدر الإمكان التغلب عليها لا تعني أننا استنفدنا كافة أبعاد الموضوع الذي يشكل فقط بالنسبة إلينا أرضية مشروع لدينا العزم على استكماله. ورغم تحديدنا للأطراف الأساسية الفاعلة في الممارسة الانتخابية في الملكية وأحزاب الحركة الوطنية، فإننا واعون بأن الحقل السياسي الحزبي قد اغتنى بفاعلين جدد وهذا ما يعني بأن مسار البحث لا ينتهي ولا ينضب. ويبقى أن محاولة فهم واقع الممارسة الانتخابية بالمغرب والبحث عن أجوبة ولو جزئية لبعض الأسئلة المتعلقة بدراسة هذه الممارسة هي من الطموحات التي توختها هذه الدراسة والتي نتمنـى أن تلبي ولو جزئيا انتظارات الباحثين والمهتمين بالشأن الانتخابي

مشروع للقانون الجنائي يحال على الأمانة العامة

أنهت وزارة العدل مؤخرا المشروع الجديد للقانون الجنائي المغربي، وأحالته على الأمانة العامة للحكومة، ليأخذ مساره عبر قنوات التشريع. ويظهر أن هذا العمل القانوني الضخم، الذي أعدته ثلة من كبار القضاة والمحامين والجامعيين المختصين في المادة الجنائية، يعد من بين آخر الأعمال الاستراتيجية للحكومة الحالية، إذ يشكل برأي العديد من المتتبعين ثورة هامة وهادئة في السياسة الجنائية في بلادنا.. فالمشروع الجديد انخرط الى أبعد حد في مضامين الاتفاقيات الدولية لحقوق الإنسان، ذات الصلة بالعدالة الجنائية، وجعل منها مرتكزا لقواعده الجديدة في نظام التجريم، كما قطع أشواطا هامة من خلال إدخال الجرائم المنصوص عليها في القانون الأساسي للمحكمة الجنائية الدولية، كجريمة الإبادة، والاختفاء القسري، والجرائم ضد الإنسانية, كما أنه ضمّن مواده توصيات هيئة الانصاف والمصالحة، وتوصيات مناظرة مكناس حول السياسة الجنائية وإذا كان القانون الجنائي المغربي قد عرف سلسلة من التعديلات الجزئية خلال السنوات الأخيرة، أملتها ظروف ومستجدات آنية، فإن المراجعة الشاملة للقانون، ظلت أمرا ملحا، سيما في ظل تطور ظاهرة الجريمة في مجتمعنا، وانخراط بلادنا في مسار ملاءمة قوانينها عامة وقانونها الجنائي خاصة مع ما تقتضيه المواثيق العالمية لحقوق الإنسان. وفي هذا السياق أقر المشروع الجديد عقوبات بديلة للعقوبات السالبة للحرية في الجرائم المعاقب عليها بالحبس لمدة لا تتجاوز 5 سنوات، من قبيل الإقامة الإجبارية، والحرمان من ممارسة الحقوق المدنية، أو العمل من أجل المنفعة العامة، كما أقر عقوبات تكميلية أيضا كإلغاء رخصة القيادة، أو الحرمان من رخصة السلاح، والمنع من المشاركة في الصفقات العمومية، أو المنع من الحصول على دفتر الشيكات...إلخ كما تضمن المشروع أيضا من حيث الصياغة، تغيير العديد من العبارات من قبيل المجرم حيث أصبحت العبارة المستعملة هي المحكوم عليه أو الشخص المدان كما استبدلت عبارة عقوبة الإقصاء بـ الإيداع في مؤسسة لتقويم الانحراف، وأدخلت نصوص جنائية خاصة كالظهائر المتعلقة بزجر الإدمان والاتجار في المواد المخدرة، والإضرار بالصحة العامة والسكر العلني. ومن حيث الموضوع، تم تجريم كل الأفعال الماسة بالاقتصاد الوطني، ومحاربة جرائم الفساد المالي، ومنح الاختصاص للمحاكم الزجرية لتفسير المقررات الإدارية الفردية والتنظيمية لتقدير شرعيتها. إلا أن من أبرز مستجدات المشروع الجديد حذف 22 جريمة يعاقب عليها بالإعدام من أصل 31، والاحتفاظ بتسع جرائم فقط في هذا الشأن.. وفي هذا الإطار بالذات من المتوقع أن الحسم النهائي في مصير الإبقاء الجزئي أو الإلغاء الكلي لعقوبة الإعدام وبالنظر لحساسيته، يبقى معلقا على المداولات التي سيعرفها هذا الموضوع عبر قنوات التشريع. كما قلص المشروع عقوبة السجن المؤبد بتحويلها إلى سجن محدد بالنسبة لثلاث عشرة (13) جريمة، مع توسيع مجال الصلح ليشمل 190 جنحة تتعلق بجرائم ينحصر الضرر فيها على مستوى الضحية دون أن يمس المجتمع والحق العام. كما أقر المشروع حماية وإنصاف الضحايا ومساعدتهم، وتوفير العلاج الطبي والنفسي لهم، وحماية الأطفال من استغلالهم في الجرائم الخطيرة المخدرات، الإرهاب، الهجرة السرية... إلخ) وتعزيز حماية المرأة من العنف، وتحقيق المساواة مع الرجل، كما أخذ المشروع بتفعيل سلطة تفريد العقاب من خلال ملاءمة العقوبة مع خطورة الجريمة وشخصية المجرم
الأكيد أن المغرب يلزمه تشريع جنائي مرن يواكب التحولات السياسية والاقتصادية والاجتماعية قادر على التصدي لأي مساس وإخلال بأمن واستقرار المجتمع. من هنا كان لابد من وضع آلية متطورة، بيد السلطات العمومية لمواجهة الأجيال الجديدة من الجرائم، لكن مع الحفاظ على كل الضمانات، والحرص على صيانة الحقوق والحريات الفردية والجماعية لاستكمال بناء دولة الحق والقانون

vendredi 10 août 2007

Blé : La crise du Maroc ressentie sur le marché international

La crise du Maroc sur le marché du blé se fait sentir à l’internationale. Les analystes s’attendent à des besoins supérieurs à 3 millions de tonnes au niveau national.

Les cours des céréales restaient fermes mardi sur la scène internationale dans l'attente des résultats des appels d’offres lancés par le Maroc et l'Egypte, ont indiqué les opérateurs. Le retour aux achats de l'Egypte, qui a lancé un nouvel appel d'offres pour l'achat de 55.000 à 60.000 tonnes de blé, a amplifié la tension. Pour sa part, le Maroc, victime d'une sécheresse sans précédent le printemps dernier, s'est porté acquéreur de 627.000 tonnes de blé d'origine optionnelle et de 350.000 tonnes de blé européen pour couvrir ses besoins. «Tout porte à croire que les besoins du Maroc sont supérieurs aux 3 millions de tonnes préalablement annoncés», a indiqué un analyste. Cette nouvelle offre d'achat de la part du Maroc a provoqué lundi une nette progression des cours sur le marché à terme américain (CBoT) qui devrait se poursuivre aujourd'hui à l'image des échanges en cours sur la séance électronique continue (e-CBoT). Mardi, le marché à terme européen (Euronext) réagissait par une forte hausse et les cours du blé affichaient 3 à 4 euros par rapport à la veille, dans un volume de transactions étoffé puisque 3.579 lots avaient été échangés en début d'après-midi. La production marocaine de céréales, qui a connu une baisse très sensible à la suite de mauvaises conditions climatiques, se situe autour de 20 millions de quintaux pour la campagne agricole 2006-2007 contre plus de 90 millions de quintaux lors de la campagne précédente, selon le ministère de l'Agriculture. Cette situation a eu des conséquences sur la collecte des céréales, en particulier le blé tendre, dont le volume collecté est évalué à fin juillet 2007 à près de 3 millions de quintaux, soit 80% de moins par rapport à la même période de l'année précédente. Concernant les disponibilités intérieures, le ministère précise qu'elles dépassent les 10 millions de quintaux. Pour le blé tendre, elles sont évaluées à plus de 6 millions de quintaux, quantité permettant de couvrir les besoins d'écrasement des minoteries industrielles pour plus de deux mois. Le ministère de l'Agriculture s'est également engagé à importer des quantités s'élevant actuellement à près de 3 millions de quintaux, dont la moitié est constituée de blé tendre. «Toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour couvrir les besoins d'approvisionnement des minoteries industrielles en blé tendre, pour la période allant de juillet à septembre 2007, soit 3 millions de quintaux environ», a ajouté le ministère, précisant qu'un nouvel appel d'offres se rapportant à la période octobre 2007-mars 2008 sera lancé incessamment.

AFP

محمد الخامس : الملك




معالم النضج واختمار التجربة السياسية والدبلوماسية لدى الملك محمد الخامس، بدأت تتبدى وهو يجالس كلا من الرئيس الأمريكي تيودور روزفلت ورئيس الوزراء البريطاني وينستون تشرشل في أنفا، مكان انعقاد المؤتمر الشهير لسنة 1943. فاستقبلهما شخصيا باعتباره ممثل الدولة وهو يرتدي جلبابه الأبيض، وأقام حفل عشاء على شرف الرئيس الأمريكي، منتزعا منه وعدا بالسعي لدى فرنسا من أجل إنهاء احتلالها للمغرب بعد التخلص من شبح القوات النازية. وكأنما هو حدس الرجل يقوده إلى معرفة مآل السلطة الحقيقية على العالم، وما ستؤدي إليه نتائج الحرب من خروج لأبناء العم سام من عزلتهم الجغرافية ونشر تأثيرهم في أوصال النظام العالمي لعهد الحرب الباردة. وعي سوف يترسخ بعد استقلال المغرب حيث سارع محمد الخامس إلى زيارة واشنطن سنة 1957.لقد وصفت جريدة «التايمز» البريطانية محمد الخامس لحظة وفاته سنة 1961 بكونه كان يعيش مع زوجتين شرعيتين وحوالي 28 جارية، في حين كان عمره لحظة رحيله 51 سنة، وهو الحدث الذي ظل طوال المدة الفاصلة بين وقوعه حتى يومنا هذا محط تشكيك وتعدد للروايات الفاصلة والقاطعة بين أسباب موته والضرورات الطبية الحقيقية التي لزمت إجراء عملية جراحية بسيطة على الأنف كلفت عمر وحياة السلطان الذي سلم سبحته لأحد معاونيه قبيل دخوله قاعة العمليات اعتقادا منه أن الأمر لن يتجاوز بضع دقائق.«...عاد الملك محمد الخامس من سويسرا مريضا، وطرح السؤال هل كان بحاجة إلى إجراء عملية جراحية أم كان في غنى عنها؟ وأذكر أن الحاج أحمد بركاش رحمه الله، وكان آنذاك عاملا على الدار البيضاء، قال لي بأن الطبيب السويسري سأله: ما الحاجة إلى إجراء عملية جراحية للعاهل المغربي؟ وأن المرض أعطي حجما لا يخلو من بعض التهويل. وبالتالي لماذا يدفع باتجاه إجراء عملية جراحية؟ وطلب مني أن أخبر العاهل بذلك طالما هو لم يتمكن من ذلك... وأخبرنا سمو الأمير بأن الطبيب نصح جلالته بألا يتكلم... وبعد ذلك أذيع خبر وفاة الملك؟ يقول الفقيه البصري في كتابه «العبرة والوفاء».لقد شكل محمد الخامس في الفترات التي تلت الاستقلال سنة 1956، محط تتبع للدوائر الاستخبارية الفرنسية والأجنبية، ونقل العديد من الكتاب، من ضمنهم إيناس دال، استنادا إلى معطيات دقيقة كون محمد بن يوسف دخل في علاقة غير واضحة المقاصد مع المال، وكل الإجراءات التي اتخذها السلطان في هذا الاتجاه كانت تخفي من وراءها أشياء ربما هو وحده كان مطلعا عليها، ولعل أولها خشيته من عدم دوام جلوسه على العرش بعد أن استعاده من فيافي المنفى.يحكي إيناس دال في كتابه «الملوك الثلاثة»، أن محمد بن يوسف دخل في مسلسل سريع وغير مدروس لتحويل رؤوس أمواله وأملاكه النفيسة للخارج، ومن ذلك أنه كان يتحكم في حوالي 12 مليار سنتيم يوظفها في استثمارات بالدول الأجنبية منها متجر ضخم بمدينة ميلانو الإيطالية حُدد ثمنه وقتها بـ250 مليون فرنك فرنسي، كما قام بالتوازي مع ذلك بدفع الحكومة المغربية التي كان على رأسها الراحل عبد الله إبراهيم إلى شراء قصوره وإقاماته الملكية.وفي هذا الصدد ينقل إيناس دال أن لقاء جمع محمد بن يوسف بالزعيم الاتحادي عبد الرحيم بوعبيد، وكان وقتها وزيرا للمالية والاقتصاد، عرض عليه السلطان خلاله شراء الدولة لإقاماته الملكية باعتبار أن الملك يجب أن يُسكن في قصوره على حساب الدولة، وهو المقترح الذي رفضه بوعبيد خلال لقائه العاصف مع محمد الخامس، لكن ميزان القوى وقتها سرعان ما سيميل لصالح رغبات الملك المالية.لقد حددت تقارير فرنسية سرية خلال السنوات الأولى من الاستقلال حجم الثروة الملكية لابن يوسف بحوالي 3، 5 مليار فرنك فرنسي، أي ما يعادل حاليا ما قيمته 45 مليار سنتيم، في حين اتجه السلطان إلى بيع شبه كلي لأملاكه العقارية بالمغرب وتحويل قيمها النقدية إلى الخارج، تماما كسعيه إلى تحويل أمواله ومجوهرات العائلة الملكية إلى بنك بمدينة لوزان السويسرية، وهي العملية التي كلفته ليلة 28 أكتوبر 1958 شحن ثماني شاحنات كلها مملوءة بصناديق الثروة الملكية كانت معدة لكي تصحب الملك إلى الخارج عبر الطائرة.ويذهب إيناس دال إلى أن محمد الخامس واظب على تنظيم الحفلات واستضافة أعيان ورموز بورجوازية شعبه قصد جمع الهدايا. وأن بعضهم كان يمتنع عن تلبية دعواته في بعض الأحيان تهربا من ثقل «الواجب
المصدر : المساء

Le tribunal de la Moudawana


Un nouveau Code de la famille, c’est bien. Mais les instruments mis en place sont-ils en adéquation avec cette loi novatrice ? Réponse dans les travées du Tribunal de la famille de Casablanca, par une journée de grande affluence.
Nezha, jeune femme de 23 ans, est ce qu’on peut appeler une habituée des couloirs du Tribunal de la famille de Casablanca. Depuis un an, elle s’y rend régulièrement dans l’espoir de forcer la régularisation de sa situation administrative comme celle de sa fille. Car cette aînée d’une fratrie de cinq enfants… ne l’est qu’en théorie : pour l’Etat marocain, Nezha n’existe pas ! “Mon père, déçu de voir ma mère accoucher d’une fille, lui qui s’attendait à avoir une descendance mâle, a tout simplement refusé de m’enregistrer à l’état civil. Il n’a pas non plus enregistré deux de mes quatre frères, sans raison apparente”. Telle une malédiction, la “faute du père” n’a cessé de poursuivre Nezha. Le jour où elle rencontre celui qui deviendra son époux, elle est dans l’incapacité de produire un document prouvant son identité. Sa mère, soumise comme toutes les femmes marocaines d’une certaine catégorie sociale, ne pouvait pas grand-chose pour ramener le père à la raison. Les requêtes répétées de la future belle-famille de Nezha n’eurent pas plus de succès. Qu’à cela ne tienne ! Les deux tourtereaux bravent les usages administratifs et se marient, “selon la sunna d’Allah et de son prophète”, en présence de douze témoins et en scellant leur union par une simple lecture de la Fatiha. De ce mariage naît une fille, aujourd’hui encore sans existence légale.
Nezha décide donc de porter plainte contre son père, pour que la justice, devant l’échec des bonnes volontés, puisse lui reconnaître une existence légale. Ce qui fut fait : il y a un peu plus d’un an, la justice a fini par établir le lien de paternité… 22 ans après la naissance de Nezha. Il reste maintenant à cette dernière de régulariser son mariage, puis enregistrer sa fille sur le carnet d’état civil de son époux. Le parcours du combattant n’en est pas encore à son terme.
Imbroglios judiciairesNezha n’est pas la seule à souffrir de problèmes de cette nature, et que le Code de la famille s’est proposé de régler. Quelques minutes après l’ouverture de la grande porte du Tribunal de la famille, des citoyens, venus de tous les horizons, s’y engouffrent, espérant trouver là l’antidote à leur souffrance : divorce, pension, demande de polygamie, garde des enfants… Autant de problèmes que de personnes, promptes à les partager avec vous, comme si vous pouviez y changer quelque chose. Khalid, adoul à Casablanca, est, pour une fois, passé de l’autre côté de la barrière. Son épouse demande le divorce sous prétexte qu’il rentre tard le soir, “sans prendre en considération la nature même de mon travail”, raconte-t-il à qui veut bien l’entendre.
Ilham a plus de mal à raconter son histoire, tellement elle est complexe. Après seize ans de mariage, son mari l’abandonne pour une autre compagne. Quelques mois plus tard, il revient chercher refuge chez elle, fuyant sa nouvelle conquête. Sauf que celle-ci était enceinte, ce qui compliquait on ne peut plus son remariage avec Ilham. Reste la solution de la polygamie, à condition que la seconde épouse (devenue entre-temps la première) veuille bien donner son consentement… Ce qu’elle refuse toujours de faire. Toujours est-il qu’Ilham vit actuellement avec son ex-mari et ses deux enfants “dans le halal”, tient-elle à préciser, après un remariage selon les règles “coutumières”, avec douze témoins et lecture de la Fatiha. Voici donc l’imbroglio légal qu’aura à démêler le juge du Tribunal de la famille.
Les affaires devant cette cour durent longtemps, au point que les plaignants finissent par se lier d’amitié, à force de se rencontrer… Et pour occuper tout ce beau monde, deux ordinateurs sont mis à leur disposition pour consulter les derniers développements de leurs affaires respectives. Cette aubaine profite, bien entendu, aux avocats, nombreux dans la cour du Tribunal, moins aux citoyens, souvent analphabètes en matière de nouvelles technologies.
Un souk ? Non, un tribunalEn face de l’entrée, six guichets réceptionnent les nouveaux dossiers et les documents, ou se contentent d’orienter vers le service concerné. Chaque guichet est spécialisé dans un type d’affaires : mariage, parenté, divorce... Devant chaque guichet sont affichés les documents qu’il faut fournir dans tel cas ou tel autre. Mais il semblerait que la cacophonie ambiante risque de perdurer. Quand certains ont mis à jour leur vocabulaire légal, conformément au nouveau Code de la famille, d’autres parlent encore d’acte de nikah, officiellement banni au profit de celui de mariage, comme dans les pays civilisés. Mais ce que le Code n’a pas changé, c’est la séparation des genres : les femmes d’un côté les hommes de l’autre. Oui à l’égalité, mais pas partout…
L’intérieur du tribunal ressemble plus à un souk qu’à une bâtisse administrative : ça devise fort entre avocats et clients, les portes des salles d’audience sont béantes et le trafic piétonnier dense en tout sens… Quant à écouter les plaidoiries et les interventions des uns et des autres, il faut tendre l’oreille. Cela se passe presque dans l’intimité, entre concernés, malgré le brouhaha qui règne dans la salle. La présidente intervient de temps à autre pour ramener le silence… qui ne dure jamais longtemps pour saisir des bribes de vies. Des haut-parleurs ? Une paire trône bien au-dessus de la cour… pour le décor.
Manifestement, le Tribunal est dépassé par le nombre d’affaires qui lui sont soumises. Souvent, la présidente se contente d’annoncer la référence du dossier et enchaîne tout de suite avec la date de report, souvent plusieurs mois après l’audience. Au grand dam des plaignants : “Pour un acte de naissance, on me renvoie pour plusieurs mois”, se plaint l’un d’entre eux. C’est devenu évident, la multiplication des affaires de famille nécessite une intervention plus qu’urgente du ministère de la Justice. Une tournée dans les couloirs du tribunal suffirait pour s’en convaincre.
Par Sanaa Elaji - TelQuel

VIRGINITE ... est ce encore tabout ?

Pour les jeunes Marocaines, arriver “intacte” au mariage reste un puissant impératif social. Celles qui passent outre sont pourtant de plus en plus nombreuses… mais rares sont celles qui osent l'avouer, et encore moins l’assumer. Quant à le revendiquer, n'en parlons même pas…
La scène se passe dans l'un des pubs branchés de Casablanca. Adil, la trentaine, est accosté par une jeune fille qui le trouve “mignon” (elle le lui dit sans façons) et qui aimerait absolument “tenter quelque chose, pourquoi pas dès ce soir” (elle le lui dit aussi, les yeux dans les yeux). Adil se laisse facilement convaincre, surpris que la jeune femme, 22 ans, plutôt BCBG, puisse être aussi directe. À 3 h du matin, voici que le couple improvisé se dirige vers le domicile de la fille - à sa demande. “À 6 h, après avoir fait notre affaire, elle m'a littéralement mis à la porte”, raconte Adil, encore sous le choc d'une telle audace.
Des filles “qui couchent”, il en a vu. Mais des comme celle-là, assumant leur sexualité avec autant de naturel - aussi facilement qu'il l'assumerait lui, pour tout dire - c'est quand même nouveau…
Dire que les toutes jeunes Marocaines d'aujourd'hui mènent une vie sexuelle décomplexée serait bien entendu une généralisation abusive. Cela dit, l'évolution des mœurs est de plus en plus perceptible. De l'avis de Adil et de ses nombreux semblables, celles qui attendent le feu vert des adouls pour passer à l'acte sont en passe de devenir une rareté. “Socio-statistiquement” parlant, les raisons sont faciles à imaginer : l'âge du mariage qui recule parallèlement à l'autonomisation croissante des femmes, les conditions économiques qui font que… Mais ce n'est quand même pas aussi simple que cela en a l'air.
Déjà, celles qui défrichent ce nouveau terrain des mœurs se recrutent dans une certaine catégorie, strictement urbaine, relativement aisée et consommatrice de loisirs. Si on les rapporte aux 15 millions de femmes Marocaines, il ne s'agit que d'une petite minorité, dont la perception moderne de la morale est à quelques années-lumière de celle du Maroc profond.
Amine, cadre supérieur de 32 ans, ne connaît qu'elles. “Une fille vierge, ça n'existe plus”, tranche-t-il sans ambages. Pour ce noctambule averti, la virginité est devenue une exception qui suscite l'étonnement, voire… un handicap ! “Avant, les filles avaient honte de dire qu'elles n'étaient plus vierges. Maintenant, ce sont celles qui le sont encore qui deviennent la risée de leurs copines”, soutient-il.
“La suite logique des choses”Plus qu'une tradition “dépassée”, la virginité, pour les jeunes femmes des classes moyennes urbaines, est désormais perçue comme difficilement compatible avec la nouvelle réalité sociale. L'âge du mariage pour les femmes est désormais de 27 ans, sans doute la moyenne la plus élevée jamais enregistrée dans l'histoire du Maroc. Quant à la mixité, elle est inévitable dans l'espace public et professionnel. Ce n'est pas tant que les jeunes Marocaines “couchent” plus facilement parce qu'elles ont pris conscience de leur droit à une vie sexuelle aussi libre que celle des hommes. Mais le soubassement de l'impératif traditionnel de virginité (préserver sa “pureté” pour le futur mari) est de moins en moins soutenable. D'abord, elles n'ont plus besoin d'un mari pour être financièrement autonomes de leurs parents. Et puis, une question toute simple : et si le mari n'arrivait jamais ?
Beaucoup finissent donc logiquement par franchir le pas. “J'ai toujours su que je perdrais ma virginité le jour où je rencontrerai la bonne personne. Je l'ai fait à 25 ans et je ne le regrette pas”, témoigne Halima, 30 ans, célibataire. Pour Halima, la perte de la virginité n'a pas été une reddition à la réalité socio-économique, mais un choix assumé, dicté par l'envie de vivre pleinement sa sexualité. D'autant plus que “la bonne personne” avec qui elle a franchi le pas était un homme marié… “Il me plaisait et je me sentais bien avec lui. Alors, je ne me suis pas posé trop de questions”, explique-t-elle. Safae, la trentaine, cadre dans le privé, vit la chose d'une manière encore plus détachée : “Cela fait dix ans que je ne suis plus vierge. Et franchement, cela ne m'a jamais inquiétée, lance-t-elle avec le sourire. Je me rappellerai toujours de ce qu'un psy m'avait dit un jour : on ne perd pas sa virginité, on gagne en civilité”. D'autres jeunes femmes choisissent de perdre leur virginité parce qu'elles se sentent bien et épanouies avec leurs partenaires, et que “c'est la suite logique des choses”. Et le mariage, est-ce pour elles “la suite logique de la suite” ? Même si elles ne l'admettent pas facilement, l'idée est souvent là, tapie dans une sorte d'inconscient collectif encore difficile à évacuer totalement. On est encore loin d'un scénario à l'européenne, où les jeunes femmes trouveraient naturel de découvrir leur sexualité aussi tôt que possible.
Celles qui franchissent le pas gardent toujours un souvenir marquant de “la première fois”. Pour les plus chanceuses, c'est le modus operandi qui, a posteriori, les aide à surmonter une mauvaise conscience quasi instinctive. “Je n'ai pas eu mal. Cela s'est fait sur plusieurs fois et très doucement”, affirme Hasna, 30 ans. Ce n'est pas le cas de Zineb, 38 ans, aujourd'hui mariée, qui garde un souvenir franchement désagréable de sa première expérience. “J'ai été traumatisée. Je n'arrivais pas à dépasser mon angoisse par rapport à l'éducation que j'ai reçue. Mes regrets ne se sont complètement estompés qu'après un long voyage en France, et après avoir constaté la liberté dont jouissent les Européennes. Ce n'est qu'après avoir vu ça que je suis réellement arrivée à couper le cordon”.
Amal Chabach, sexologue à Casablanca, explique qu'il reste difficile pour une Marocaine d'assumer une sexualité épanouie, même après avoir perdu sa virginité. “A l'égard de la sexualité préconjugale, notre société cultive un triple interdit : éducationnel, religieux et légal. Comment voulez-vous ne pas culpabiliser dans ces conditions ?”, s'indigne-t-elle.
Reste que, même si la culpabilité est dépassée, l'espoir du mariage est toujours présent, en inéluctable trame de fond. C'est juste qu'un autre espoir s'y superpose : celui de tomber sur un mari “qui m'acceptera comme je suis”. Comprenez “malgré mon handicap”. Dur, dur, de dépasser complètement le traumatisme du “triple interdit”… Heureusement, de plus en plus d'hommes n'en font plus une affaire de principe. Il est vrai que le concept de mariage a aussi évolué. L’intervention des parents dans le choix de la promise n’est plus aussi décesif qu’elle l’était. L’homme, soumis à moins de pression, a désormais plus de latitude pour choisir seul sa fiancée, vierge ou pas. “La virginité reste toujours associée au mariage, explique le sociologue Jamal Khalil. Si elle n'est plus autant exigée, c'est parce que la question ne se règle plus entre les familles, mais au sein du couple”.
Qu'en pensent les hommes ?Le rite moyenâgeux du seroual tâché de sang qu'on exhibe à la sortie de la chambre nuptiale comme preuve de la “bonne conduite” de la nouvelle mariée a, heureusement, quasiment disparu. Pourtant, beaucoup d'hommes, même parmi ceux qui se disent “modernes”, avouent n'envisager épouser qu'une vierge. “Dans un focus group, j'avais demandé à un jeune cadre s'il était prêt à se marier avec une fille qui avait déjà eu une expérience sexuelle. Il m'a répondu qu'il 'pourrait lui pardonner'”, raconte la sociologue Soumia Nouamane Guessous. Pas de raison que les hommes soient moins marqués par leur éducation que les femmes…
En réalité, le regard que portent les Marocains sur les filles dépucelées comporte un curieux paradoxe. Au sujet de l'impératif de virginité, beaucoup affichent une incontestable ouverture d'esprit. Dans le même milieu social, toujours (urbain, classe moyenne), de plus en plus d'hommes admettent qu'il est injuste de demander aux filles de rester vierges, alors que la réciproque n’est pas exigée des hommes - bien au contraire. Mais ceux-là sont encore loin de constituer la majorité. Hanane en sait quelque chose. Quand Karim a demandé sa main alors qu'ils n'avaient pas encore consommé, elle avait trouvé ça légèrement désuet mais “romantique”. “Par honnêteté”, elle lui a annoncé qu'elle n'était plus vierge. “Quand je lui ai dit ça, raconte-t-elle, il a serré les lèvres, puis m'a dit qu'il 'n'avait pas de chance', mais que ce n'était 'pas grave'. J'ai immédiatement rompu”. Réalisant sa bourde, le prétendant l'a harcelée au téléphone de longs mois durant. Mais Hanane n'a pas cédé. “Il a dit tout haut ce que beaucoup d'hommes pensent tout bas. Dans un sens, il m'a rendu service. Imaginez que je n'aie découvert sa vraie mentalité qu'après le mariage”, frémit-elle.
Encaisser des remarques blessantes, c'est peut-être le prix à payer par celles qui ont choisi d'afficher sans détours leur droit à la sexualité. “Ça veut dire quoi, la virginité ? Si c'est ne jamais avoir couché avec un homme, dans ce cas, aucune Marocaine n'est vierge”, se révolte Hasna. Car, c'est bien connu, on peut avoir une vie sexuelle des plus délurées sans perdre sa virginité pour autant. Obnubilées par le discours de leurs mères, les pressant de “préserver le 'trésor' qu'elles ont entre les jambes” (sic !), nombreuses sont les jeunes Marocaines à offrir leur corps à tous les plaisirs… sauf à la pénétration. Sodomie, fellation, frotti-frotta (aussi connu sous le sobriquet de “pinceau”)… tout est envisageable, pourvu que le sacro-saint hymen soit préservé. Et les hommes, qu'en pensent-ils ? “Tant qu'ils éjaculent, ils sont contents”, tranche Hind, 24 ans et grande adepte du “bricolage” sexuel. Mais Hind, elle, est-elle “contente” ? A cette question, nous n'aurons qu'une moue peu convaincue en guise de réponse… “L'épanouissement sexuel devient important pour les femmes aussi, assure Jamal Khalil. Ce n'est pas encore la norme, mais c'est une tendance qui progresse”. Ajoutons : dans la difficulté, parce que les hommes, de leur côté, ont du mal à s'habituer aux nouvelles exigences de leurs partenaires, hier encore majoritairement vierges. “J'ai plaqué mon copain parce qu'il était égoïste au lit, et ne recherchait que son propre plaisir”, raconte Halima. Il est loin le temps où elle se sacrifiait pour ses partenaires, juste “pour qu'ils sentent que je les aime”. Zineb, 28 ans, résume parfaitement cette évolution : “Au fil des expériences, on n'est plus gourmand mais on devient gourmet. C'est très différent”.
L'hypocrisie familialeLa famille, évidemment, reste le premier frein à une sexualité féminine pré-conjugale épanouie. Rares sont celles qui osent vivre seules, même si elles sont autonomes financièrement. La pression de la famille et du qu'en-dira-t-on reste très forte, tous milieux sociaux confondus et quel que soit l'âge de la jeune femme. D'après une enquête du quotidien l'Economiste, 62% des jeunes Marocaines considèrent “compliqué” d'avoir un flirt, jugeant que les principaux obstacles sont la famille (43%) et le voisinage (23%). Compliqué, mais pas impossible. Il suffit de se conformer à une autre “norme suprême” largement en vogue au Maroc : l'hypocrisie. Comme dit le proverbe, “si l'œil ne voit pas, le cœur ne souffre pas”… Les familles, surtout les mères, ne sont pas dupes. Elles se doutent bien que leurs filles ont une vie sexuelle, mais ne peuvent plus se permettre, comme cela se faisait naguère, de les mettre en demeure de quitter la maison si elles ne renoncent pas à la “débauche”. Elles pourraient bien les prendre au mot… Même une approche moins dramatique, qui consiste simplement à “en parler”, est généralement proscrite par les mères de famille. Leurs effrontées de filles pourraient bien, tout simplement, leur dire la vérité… et faire voler en éclats leur référentiel culturel. “Je ne peux pas en parler avec ma mère, malgré la complicité qui nous lie, se désole Halima. Elle serait instantanément persuadée que c’est à cause de la perte de ma virginité que je suis toujours célibataire, et le vivrait comme un drame”.
Le faire, donc, mais ne jamais l'avouer. Et pas qu'aux mères ! Selon la même enquête de l'Economiste, 67% des Marocains mâles disent avoir eu des relations sexuelles avant le mariage, alors qu'une proportion voisine de filles affirme… le contraire ! Selon une autre étude, pilotée par le Pr Nadia Kadiri, psychiatre au CHU Ibn Rochd, 98% des Marocaines de 20 ans et plus estiment que l'impératif de virginité avant le mariage est… “une règle sociale à préserver” ! Au-delà de la perplexité que peut susciter une hypocrisie aussi générale, ce chiffre laisse pointer une sérieuse inquiétude pour l'avenir : non seulement ces jeunes femmes mentent effrontément sur leur sexualité… mais elles semblent d'ores et déjà prêtes à éduquer leurs filles comme leurs mères les ont éduquées. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, et l'évolution socio-économique du Maroc étant, sauf accident de l'histoire, irréversible, la conclusion, hélas, s'impose : l'hypocrisie sur la virginité a encore de beaux jours devant elle !
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Paroles de femmes.
Leila, 31 ans, directrice de communication“Je n'ai jamais considéré l'hymen comme quelque chose de précieux que je devais préserver pour mon mari. Une fille vierge est une fille dont aucun homme n'a vu le corps. Et cela n'existe plus. Je n'ai pas honte de dire que je couche parfois avec des mecs juste pour le plaisir. J'assume pleinement ma vie sexuelle. Si un garçon me plaît, je lui dis clairement que j'ai envie de lui. Mais je sens que cela choque encore, même les filles les plus émancipées”.
Salima, 27 ans, avocate“Je ne sais pas ce que c'est que la virginité. J'ai été violée à l'âge de 12 ans. Adulte, j'ai eu quelques aventures amoureuses, mais aucune n'a abouti au mariage. Je sens que c'est mon passé qui en est la cause. Chaque fois que je couche avec un homme, je culpabilise. La virginité est un don du ciel. On me l'a volé. Je me sens amputée, souillée… et c'est pour cela que je suis maintenant dans une période d'abstinence. Ma dernière relation était avec un homme très sympathique, mais qui ne voulait pas se marier. J'ai fini par laisser tomber, car cela n'avait aucun sens, aucune finalité”.
Hasna, 30 ans, cadre“Mes relations amoureuses sont conflictuelles. Je n'arrive pas à me retrouver depuis la fin de ma première expérience, celle où j'ai perdu ma virginité. Je suis restée avec un homme pendant trois ans avant de découvrir qu'il était marié. Depuis, je crois que j'ai totalement perdu confiance. Des hommes, j'en ai connu, mais aucun ne pouvait remplir le vide laissé par le premier. Je lui en veux, parce qu'il était beaucoup plus proche de moi que n'importe qui. Quand je couche avec quelqu'un, je sens que c'est pour me venger de lui”.
Leila, 34 ans, sans emploi“Je suis vierge, dans le vrai sens du terme. Aucun homme ne m'a jamais touchée, même pas pour un bisou sur la bouche. Avoir une sexualité avant le mariage est contraire à mes principes et à ma religion. Ma virginité, j'y tiens, quitte à rester seule jusqu'à la fin de mes jours. Pour moi, c'est le meilleur cadeau qu'on puisse offrir à son époux. Quant j'ai des pulsions sexuelles, je me masturbe. Mais jamais je ne céderai à la tentation. La virginité est pour moi une fierté et je n'ai pas honte de le dire autour de moi. Celles qui passent à l'acte ne valent pas mieux que des prostituées. Puisse Dieu les ramener à la raison”.

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Paroles d'hommes.
Adil, 31 ans, homme d'affaires“J'aimerais bien tomber sur une fille sérieuse, même si elle n'est pas vierge. L'important, c'est qu'elle soit sincère et cohérente dans ses idées. Ce que je redoute le plus, ce sont les filles qui affichent une ouverture à l'européenne, mais qui deviennent des épouses castratrices après le mariage. Je ne veux pas être dupé. Les filles sont très compliquées. Si tu leur expliques dès le départ que tu veux uniquement t'amuser, elles te suivront sans problème. Si tu commences à leur dire que tu es sérieux et que tu veux te marier, elles feront tout pour ne pas arriver au lit, te laisseront languir pendant plusieurs mois et te diront à la fin qu'elles sont toujours vierges et donc, qu'elles ne se donneront qu'après le mariage”.
Hamza, 29 ans, chef d'entreprise“Je sors avec des filles clean, pas bnat zenqa (des filles de la rue). C'est plus simple d'avoir une sexualité épanouie dans une relation sérieuse. La virginité ? Je m'en fous. J'ai vécu deux expériences de concubinage et cela s'est très bien passé. Le courant passe facilement avec les filles ouvertes d'esprit qui ont fait des études à l'étranger. Et puis, arrêtons de nous fier aux apparences. Une fille qui s'amuse n'est pas forcément une salope. Elle ne va pas croiser les jambes en attendant le prince charmant”.
Amine, 33 ans, cadre“Les filles d'aujourd'hui sont facilement abordables. Avant, il fallait sortir avec une fille pendant des mois pour pouvoir espérer quelque chose, un simple frotti-frotta dans le meilleur des cas. Maintenant, elles sont plus ouvertes et savent ce qu'elles veulent. Une soirée galante, quelques verres, et le tour est joué. Parfois, certaines te proposent carrément de les accompagner chez elles. Cela ne me surprend pas. Au contraire, elles me facilitent la tâche”.

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Mentalités. L'hymen, ce “bijou précieux”
La réfection de l'hymen, “hyménoplastie” de son nom scientifique, a fait la fortune de beaucoup de chirurgiens marocains. Cette pratique, qui consiste à “recoudre” la membrane pour la ramener à son état initial, permet aux filles dépucelées, littéralement, de “se refaire une virginité” pour mieux duper de futurs maris un tantinet conservateurs. Et le marché est plutôt juteux. Pour les jeunes femmes qui cherchent à effacer une ou deux expériences “coupables”, le tarif oscille entre 3000 et 4000 DH, et l'intervention peut être effectuée la veille de la nuit de noces. Celles qui ont eu une activité sexuelle régulière doivent en revanche subir une opération plus lourde, au moins un mois avant la nuit de noces, et le prix peut aller jusqu'à 10 000 DH.Bien que répandue, l'intervention reste illégale. Comme l'avortement, elle se fait dans l'arrière-boutique des cabinets de gynécologues ou de généralistes. Une clandestinité qui joue, bien entendu, à la hausse sur les prix. Mais selon les gynécologues que nous avons consultés, la pratique serait en perte de vitesse. La chose se pratiquerait nettement moins que dans les années 80 ou 90, “parce que les habitudes sexuelles ont changé”.Un gynécologue raconte qu'il a un jour reçu un homme barbu, terrorisé que sa petite fille de 6 ans, dont le bas-ventre avait été accidentellement percuté par le guidon d'un vélo, ait… perdu sa virginité ! “Ce genre de névrose est très rare chez les gens issus de catégories sociales plus aisées”, précise notre gynéco. Une dame de la haute bourgeoisie lui avait un jour amené, pour une consultation, sa fille de 14 ans, qui avait utilisé un tampon hygiénique. “Mais la mère était beaucoup moins inquiète d'une éventuelle perte de virginité que d'une infection”. Ouf !

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Au-delà de l'“avant-garde” citadine…La misère sexuelle reste la norme
“àl'adolescence, les garçons et les filles découvrent leurs corps, subissent des pulsions, mais dans le silence le plus total. Adulte, le garçon est prisonnier du “syndrome de la virilité” qui le pousse à maintenir son érection coûte que coûte, plutôt qu'à rechercher le plaisir. Quant à la fille, habituée à la négation de son corps, elle sera incapable d'assumer sa féminité en dehors de la maternité”. L'analyse - lapidaire - est de la sociologue Soumia Nouamane Guessous, à laquelle on doit le fameux Au-delà de toute pudeur (Eddif), plus grand best-seller marocain de tous les temps. Elle démontre que l'indigence sexuelle dramatique dans laquelle vivent la grande majorité des Marocains (hors de la timide “avant-garde” urbaine de la classe moyenne) est, tout simplement, une affaire d'éducation. La “hchouma” qui entoure le sujet engendre toujours d'innombrables dégâts sur le rapport au corps, à la virginité, au plaisir. Selon une étude du Pr Nadia Kadiri, psychiatre au CHU Ibn Rochd de Casablanca, 68% des Marocaines n'ont jamais reçu d'éducation sexuelle d'aucune sorte avant d'avoir leurs premiers rapports sexuels. Pire, 31,5% des Marocaines pensent que l'éducation sexuelle est… néfaste pour les enfants ! La même étude montre que les relations sexuelles, chez les Marocaines, sont d'abord motivées par le besoin de procréation (70,3%) ou par la recherche de la satisfaction du mari (28,2%). La quête du plaisir n'est mentionnée que par un misérable taux de 1,3% des sondées. Les Marocaines étant majoritairement persuadées que les hommes ont plus d'expérience qu'elles, se laissent faire sans jamais exprimer leurs désirs. Mais les hommes ne sont pas, loin s'en faut, exempts de névroses sexuelles. La plus fréquente : la forte angoisse de ne pas maintenir leur érection assez longtemps. Quant au plaisir féminin, il est, pour la plupart des Marocains (femmes comprises !), entouré du plus grand mystère. Résultat, pour le Pr Kadiri : “Chez les Marocains, le sexe se traduit très rarement par un véritable partage. On ne pourra pas envisager d'éveil sexuel tant que les Marocaines et les Marocains ne recevront pas une éducation sexuelle dans leur première jeunesse”.

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Lexique. Brutal langage
S’agissant de la virginité féminine (ou de son absence), les Marocains ont un lexique particulièrement riche… et brutal. On dira ainsi d'une fille vierge : mazala bent (“c’est encore une fille”), baqa nqia (“elle est encore propre”), ma 3ammarha daqtou (“elle n’y a jamais goûté” - en référence au pénis) ou encore le très élégant baqa f'mikt'ha (“elle est encore dans son emballage”). Quant à une fille dépucelée, les plus sobres diront d'elle wallat mra (“elle est devenue une femme”). Quant aux autres, ils auront le choix, pour la qualifier, entre les adjectifs mahloula ou mserrha (“ouverte”), metqouba (“trouée”) et mefrou3a (“éclatée”). Terrible… et édifiant !

Ach gal Benchemssi


مترجمة للفرنسية
Majesté... Que dites-vous ?
« vous allez me trouvez, fidèle peuple, toujours face aux assauts contre l’utilité des élections et des partis politiques nationaux » C’est ainsi qu’a parlé Mohamed 6 le 30 Juillet dernier, lors de son discours du trône. Et Sa Majesté a encore ajouté : « l’essence des élections ne réside pas dans la confrontation à propos des orientations majeures de la nation, qui est matière de consensus national [..] , et nous serons le garant de leur continuité, même si les conditions changent, car c’est ainsi que nous voyons la monarchie nationale ». Si vous ne comprenez pas, relisez lentement, tout est clair : sa majesté vous dit « les orientations majeures de la nation » c’est à lui, et c’est encore lui « qui est le garant de leur continuité même si les conditions changent » car c’est ainsi « sa vision de la monarchie ». En ce qui concerne la course électorale entre les partis (et maintenant je développe ce que j’ai compris) , elle ne représente que le moyen de l’exécution des ces « orientations majeures », à propos desquelles il n’y a pas de retour, ni de discussion car elle consiste en un « consensus national ». Le message est reçu 5 sur 5, oui mon Seigneur.
Toutefois, celui qui dit que les partis ne servent à rien (sauf pour appliquer les orientations royales) a parfaitement raison, et les élections non plus ne servent à rien, car leur but n’est pas le choix de certaines orientations par rapport à d’autres (pour rappel, cela est le principe des élections dans un régime démocratique).
Est ce que Mohamed 6 se rend il compte que ce système politique qu’il promeut ouvertement est la raison d’apparition des « visions nihilistes » (comme il le dit) qui doutent de l’intérêt des élections ? Est ce qu’il se rend compte que ce système politique qu’il promeut bloque l’évolution démocratique de ce pays ? A vrai dire, c’est possible [qu’il s’en rende compte NDR]… parce que lui même nous promet un « rendez vous » dans ce discours pour « aller vers un assainissement institutionnel et graduel, un changement total et meilleur ( ??) » Wayli ? [Ah bon ?... NDT] De quel « assainissement institutionnel » ??? Est ce le changement constitutionnel que demandent les militants démocrates depuis le décès de Hassan 2 , dont le but est de réduire les pouvoirs du roi au profit des groupements élus ?
A vrai dire, si cela est le changement dont parle sa Majesté, cela ne peut être que le bienvenu ! Nous en avons besoin effectivement ! Et la meilleure preuve en est ce qu’a dit le roi dans ce discours même : « Je voudrais insister que le système que nous avons choisi est celui d’une monarchie exécutive, qui ne se réduit pas à une notion ou une séparation des institutions exécutif, législatif et juridictionnelle, mais la monarchie marocaine traditionnelle ». Suivez bien : Sa Majesté nous dit que dans notre système, les trois pouvoirs exécutif, législatif et juridictionnel sont séparés, mais « la monarchie exécutive ne se réduit pas à une notion ou séparation des pouvoirs ».
En d’autres termes, les trois pouvoirs sont séparés, mais quand ils sont regroupés dans les mains du roi (qu’il utilise tous les trois pour rappel) , il n’y a plus de séparation [de pouvoirs] : au contraire, ça se mélange « belbiaane » comme disent les casablancais [C’est une vraie accumulation, et le roi devient ainsi juge et parti.
Il nous faut ici rappeler que la séparation des pouvoirs, comme l’avait élaboré le philosophe français Montesquieu, considéré comme le père de la démocratie moderne, de par sa disposition, le pouvoir arrête le pouvoir : ainsi le parlement surveille le gouvernement, qui est soumis au pouvoir juridictionnel, surtout si on enfreint la loi. Si les pouvoirs sont concentrés au sein d’une même personne, il n’y a plus de surveillance, ni rien du tout. Est ce que quelqu’un se surveille [se limite ses propres pouvoirs NDT] lui même ?
Alors ainsi, nous pouvons nommer tout cela « la monarchie marocaine traditionnelle » … qui n’a absolument aucun lien avec la démocratie, pensez y , vous qui avez rédigé le discours du trône, et vous qui l’avez lu devant 30 millions de sujets fidèles … si vous acceptez cette insolence d’un seul .